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À Sainte-Flavie, joli village en bord de mer qu’on surnomme «la porte d’entrée de la Gaspésie», se trouve une réelle institution dans le monde du vin de miel: le Vieux Moulin. Fondée dans les années 1970 par Normand Tremblay, l’entreprise est aujourd’hui pilotée par ses fils, Guillaume et Nicolas, qui ont pris la relève de ce moulin à eau ancestral devenu un incontournable de la route des vacances.
«Mon père travaille encore avec nous dans les ruches», assure Nicolas, 49 ans, qui dit «faire la comptabilité, conduire le tracteur et entretenir les ruches», entre autres tâches. «Les joies d’une petite entreprise», dit-il en riant.
A-t-il toujours su qu’il reprendrait l’entreprise familiale un jour? «Non», lance-t-il sans hésitation. En fait, le jeune Nicolas Tremblay aurait voulu faire carrière sur scène. Dans un band de métal, plus précisément. «C’était mon rêve», raconte-t-il un brin nostalgique. Cela dit, alors qu’il se consacrait à la musique, il était plutôt pratique pour lui de pouvoir travailler dans l’entreprise familiale à temps partiel.
Après des études en comptabilité, il a rejoint naturellement l’entreprise de son père à temps plein, en 1995, en même temps que son frère Guillaume, qui s’est pour sa part spécialisé en fermentation alcoolique. Il n’a jamais regardé en arrière.
La même année, forte des nouvelles connaissances apportées par les deux frères, la miellerie se diversifie et se lance dans l’hydromellerie. Peu de Québécois et Québécoises connaissaient alors leurs produits. «Quand on a commencé à vendre nos alcools, on avait une affiche devant la boutique qui disait “hydromel”. Ça n’attirait pas du tout les gens! On a ensuite écrit “vin de miel”, et c’est là que ç’a décollé.»
Des produits primés
On peut maintenant dire que les produits du Vieux Moulin, maintes fois primés dans les plus grandes compétitions internationales, se sont taillé une place de choix sur les tablettes de la SAQ et dans les celliers du Québec. Que ce soit avec l’hydromel doux ou sec, l’hydromel de pomme, de framboise ou de bleuet, le Divin Nectar ou encore le mousseux, la réputation de l’entreprise n’est plus à faire. D’ailleurs, on songe à remettre le mot «hydromel» devant la boutique…
Bien qu’ils aient fait face au cours des années à toutes sortes de défis, les frères Tremblay ont su diversifier leur production et grandir à un rythme qui leur convenait. Grâce à leur constance, l’entreprise familiale va bien. Assez pour que Nicolas Tremblay soit maintenant capable de souffler un peu et de (tenter) de suivre ses fils sur les pentes de ski ou dans les sentiers de vélo de montagne la fin de semaine.
Justement, ses enfants prendront-ils un jour la relève? «Je ne sais pas, lâche le fier papa. Mon plus vieux est passionné de vélo de montagne, il va sûrement se consacrer à ça. L’autre a visiblement la fibre entrepreneuriale. Quand il vient travailler avec nous, il nous dit quoi faire! Alors peut-être que oui!»