Miellerie de la Grande Ourse: Quand les astres s’alignent

Miellerie de la Grande Ourse

Lors d’une soirée, au printemps 2005, David Ouellet rencontre un passionné des abeilles. Intrigué, l’Abitibien s’assoit avec lui, un verre à la main, et l’écoute parler de ses précieuses amies. Le lendemain, à l’invitation de l’apiculteur, il passe la journée près des ruches. Son monde bascule: la semaine suivante, il achète ses premiers essaims et, dès la fin de l’été 2005, il a son plan d’affaires pour vivre de ce nouveau coup de foudre.

Ainsi naît la Miellerie de la Grande Ourse à Saint-Marc-de-Figuery, en Abitibi. David Ouellet avait d’abord étudié en électronique industrielle et veillait à la mise en marche des moulins à scie lors de leur vente à l’étranger. «Ma soif d’entrepreneuriat était satisfaite là-dedans, je le constate avec le recul, dit-il. Mais quand j’ai eu mon fils, il était hors de question de partir cinq mois à l’autre bout du monde. J’étais donc en pleine remise en question.»

«Ce qui m’a allumé, c’est d’observer la société des abeilles: de voir la puissance d’un si petit insecte capable d’apporter à la ruche des milliers de fois son poids en pollen, de passer des hivers à -40 degrés Celsius grâce à sa communauté. Ç’a forcé mon admiration. Je ne connaissais rien là-dedans, je n’avais même jamais fait de jardin de ma vie. Mais j’ai trippé sur l’idée de faire le métier le plus noble qui soit: nourrir le monde. Il n’y a rien de plus important que manger.»

Dès le début, alors qu’il épluche la littérature au sujet de la transformation de son miel, David Ouellet se promet qu’un jour, il fabriquera son hydromel. «Les projets d’expansion de l’entreprise ont pris toutes sortes de chemins; ç’a finalement pris 15 ans avant que je mette cette vision-là à exécution.»

Jouer le tout pour le tout

En 2020, les ingrédients nécessaires se mettent en place : après une année difficile financièrement, la pandémie se met de la partie et David Ouellet se sent stagner. «Mon adrénaline, je la retrouve dans la création. Alors je me suis dit “ça passe ou ça casse”: je change la tangente de mon entreprise, je quadruple ma dette, j’espère quadrupler mes revenus et je fonce dans la transformation d’alcool.»

Outre la sortie de ses premiers hydromels pétillants en canette et de son gin Nord, il bâtit une buvette et mise à fond sur l’agrotourisme. Ce sont aujourd’hui 20 000 personnes qui passent chaque année par la Miellerie de la Grande Ourse pour vivre l’une ou l’ensemble des expériences qu’offre l’apiculteur. «Pour l’Abitibi, c’est un achalandage qui se situe pas mal dans les extrêmes», précise-t-il.

Aujourd’hui, on retrouve aussi une eau-de-vie, un hydromel sec et un rosé sec parmi l’offre de la Grande Ourse. David Ouellet lancera cette année un brandy, un hydromel vieilli en fûts de chêne et des cocktails prêts à boire en canette. «L’Abitibi, c’est simple, ça crée le meilleur hydromel, lance-t-il en riant. Sérieusement, le terroir d’ici est différent: à l’inverse du sud du Québec, on a des îlots de champs au milieu d’une énorme forêt boréale. Ça donne un miel exceptionnel. Un miel et des humains exceptionnels!» (Rires)

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