Hydromel Charlevoix: Valoriser le territoire charlevoisien

Hydromel Charlevoix

À Baie-Saint-Paul, le restaurateur Anthony Dufour et le musicien Alexandre Côté ont uni leurs forces afin de mettre sur pied une hydromellerie ultralocale. Un projet écoresponsable unique qui fait la part belle aux richesses de Charlevoix.

C’est autour d’une bière que ce duo improbable s’est tout d’abord découvert un intérêt commun pour la production d’alcool. «J’ai connu Alexandre parce qu’il venait jouer de la musique au resto», résume Anthony Dufour, propriétaire du pub Tony & Charlo, une institution à Baie-Saint-Paul.

Après avoir étudié différents scénarios, ils décident de miser sur le miel afin de créer des vins et des spiritueux artisanaux qui se démarquent. «On s’est rendu compte que c’était vraiment la manière la plus écoresponsable de fabriquer de l’alcool, et c’est ce qui correspondait le mieux à nos valeurs, fait valoir le restaurateur. La plupart des producteurs d’alcools de miel sont d’abord apiculteurs. Nous, on est devenus apiculteurs précisément pour créer notre hydromellerie.»

Hydromel Charlevoix
Anthony Dufour et Alexandre Côté

Particularités régionales

Les vins de miel signés par Hydromel Charlevoix sont nommés en fonction de l’emplacement des ruchers, répartis dans une vingtaine de terres le long du fleuve, de Petite-Rivière-Saint-François à La Malbaie. «En raison de la grande variété de terroirs dans la région, chaque ruche produit un miel vraiment unique», explique Anthony Dufour. Les produits reflètent ainsi tout le profil aromatique du terroir charlevoisien. Par exemple, le miel de Saint-Antoine, utilisé pour élaborer le vin du même nom, est plutôt floral, tandis que le miel de La Malbaie donne des notes d’agrumes à la cuvée Rivière Malbaie.

«Nos classiques restent, mais on a aussi plusieurs produits éphémères en rotation, précise Anthony. On n’a pas le choix! Il faut être flexibles et adapter nos recettes d’année en année selon le goût des miels.»

Grands amateurs de whisky, Alexandre et Anthony embouteillent également toute une gamme de spiritueux, comme le gin Floraisons, dont les flaveurs proviennent des fleurs que les abeilles butinent (mélilot, lavande, verveine citronnée et un mélange de fleurs sauvages qui change à chaque lot), ou encore l’absinthe Venin, un alcool au profil végétal et anisé issu d’une macération de plantes aromatiques comme la mélisse, l’hysope et la petite absinthe, entre autres.

Hydromel Charlevoix
Gin et eau-de-vie de miel d’Hydromel Charlevoix

Impossible enfin de passer sous silence les nombreux partenariats qui permettent à Hydromel Charlevoix de valoriser la production (voire les déchets!) de ses voisins. «C’est notre petit côté écoresponsable! lance Anthony. On a notamment créé une série de vins orange à partir des peaux des raisins du Domaine de l’Ange-Gardien. On travaille aussi beaucoup avec les producteurs locaux de petits fruits.» On trouve ainsi des framboises de Baie-Saint-Paul dans le pet nat Miel & framboises. Quant au vin Rang 5, il est fabriqué à partir des tannins de bleuets qui poussent dans les environs.

Même les étiquettes qui ornent les bouteilles sont imprimées dans la région par la Papeterie Saint-Gilles, une autre manière d’encourager l’économie charlevoisienne. «Je trouve ça important de redonner à la région», conclut Anthony Dufour.

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